Stéphanie me motive à m'y remettre, alors je m'y remets.
L'envie d'écrire, elle, n'a jamais disparu. Alors pourquoi se transforme-t-elle si peu souvent en nouvel article sur mon blog ?
D'abord, il y a le quotidien : le travail, la vie de famille, le ménage, les extérieurs dont il faut s'occuper, l'administratif, les choses essentielles que je n'ai pas envie de faire mais qu'il faut vraiment faire, etc. Tout cela prend déjà énormément de temps. On peut optimiser certaines choses : payer une fiduciaire pour la déclaration d'impôts ou une personne pour faire quelques heures de ménage de temps en temps ; mais il me semble qu'il reste au final un certain nombre d'heures incompressibles qui remplissent déjà beaucoup une journée normale.
Il y a aussi les quatre piliers de la santé : sommeil, nutrition, activité physique, santé mentale. Ces derniers temps, je me remets tranquillement à la course à pied. Lorsque la météo ne le permettra plus, il faudra que je retourne au fitness, mais depuis ce printemps, je préfère courir. C'est plus simple. Cela me prend moins de temps. C'est plus efficace : quelques minutes seulement après avoir quitté la maison, mon rythme cardiaque est déjà fortement accéléré et je commence à transpirer. Avec ces quatre piliers, il y a des cercles vertueux qui se mettent en place. Lorsque je fais de l'exercice physique intense, même un tout petit peu, je dors mieux. Je ressens moins d'anxiété. Je me sens de meilleure humeur. Lorsque je dors bien, j'ai plus d'énergie. Du coup, j'ai plus envie de faire du sport. Lorsque je suis moins fatigué, j'ai moins tendance à mal manger (p. ex. grignotages entre les repas). Etc, etc.
Une fois que tout cela est fait, je peux commencer à travailler sur mes projets et tâches personnelles. Je suis relativement organisé. Cela fait bientôt 20 ans que j'utilise la méthode Getting Things Done (GTD). Mes tâches sont toutes listées, capturées, revues chaque semaine dans mon système Omnifocus. Je sais ce que je dois faire. J'ai juste de la peine à réaliser tout cela. Et je ne crois pas que cela soit un problème de motivation ou d'énergie. En tout cas pas tout le temps.
Cette année, lors de mon point annuel (en décembre et janvier), il me semblait avoir été raisonnable. J'avais listé une dizaine de projets dont j'avais envie de m'occuper en 2025. J'avais estimé leur durée. J'avais estimé le nombre d'heures que j'ai à disposition chaque jour, en prenant en compte toutes les contraintes du quotidien. J'avais listé ces projets par priorité. Un projet à la fois. Aller à l'essentiel. Du début à la fin. Le plan était simple.
Mais je me suis trompé, une fois de plus. Tout prend plus de temps qu'escompté. Il y a toujours des imprévus. Des choses qui deviennent urgentes alors qu'elles n'existaient même pas quelques jours auparavant. Je crois qu'il faut que je travaille sur ce côté "trop optimiste". Je n'aurais pas dû lister une dizaine de projets pour 2025, mais trois ou quatre. Au plus.
Au final, les choses avancent, lentement, mais sûrement. Mais je crois bien que ce sentiment permanent que j'ai trop de choses à faire ne m'incite pas beaucoup à prendre le temps d'écrire sur mon blog. Une activité que je juge moins utile que tout le reste. Conclusion : être moins ambitieux ? Je n'aime pas trop cette idée...
De temps en temps, il y a aussi des projets qui sortent un peu de nulle part et qui accaparent toute ma motivation, mon énergie et mon temps. Au printemps, j'ai réalisé qu'en exploitant les API ("interface de programmation d’application", en français) de l'onduleur de nos panneaux photovoltaïques, du chargeur de notre voiture électrique et du compteur électrique, je pouvais réguler la vitesse de charge de notre voiture et optimiser notre autoconsommation. J'ai donc écrit un programme qui abaisse ou augmente le courant fourni par notre borne de recharge à notre voiture pour utiliser le plus possible l'électricité produite par les panneaux photovoltaïques et le moins possible l'électricité du réseau électrique. Je suis allé à l'essentiel. J'ai réussi à mettre de côté toutes les idées excitantes que je pouvais avoir, comme utiliser les prévisions météorologiques (encore une API !) pour prédire la production future des panneaux photovoltaïque (du machine learning !). Du coup, j'ai une première version qui tourne depuis plusieurs mois, dans un container Docker, sur un serveur Linux à la maison. C'est une version minimale, toute simple, que je pourrais fortement améliorer, mais elle a l'avantage d'exister en réalité plutôt que sous forme de projet ou dans ma tête uniquement.
Parmi les choses qui font que je ressens moins le besoin d'écrire sur mon blog, il y a peut-être aussi le fait que j'écris un journal depuis maintenant 32 ans. Donc j'écris, tous les jours, juste de manière privée. Cela entame probablement un peu mon envie d'écrire publiquement. Mon fils de 7 ans a aussi un journal, mais c'est ma femme ou moi qui l'écrivons, pour le moment. Encore de l'écriture. Manuscrite, cette fois-ci !
Comme le mentionne Stéphanie sur son blog, on a également moins eu envie d'écrire sur nos blogs avec l'arrivée de Facebook et Twitter. Durant longtemps, on a partagé plus facilement nos idées sous une forme courte sur ces réseaux sociaux. C'est plus facile, plus immédiat, plus gratifiant, avec le système de likes, par exemple. Plus addictif, aussi.
Les réseaux sociaux, j'ai trouvé ça vraiment bien au début. Et puis, il y a eu de la lassitude, pour différentes raisons. Il y a des choses géniales sur les réseaux sociaux, mais aussi beaucoup de négativité. Les gens se disputent facilement. Il y a les fake news et tout le reste. Donc cela fait 4-5 ans que je n'ai rien publié sur Twitter. J'ai répondu quelques rares fois à des tweets, mais rien de plus. J'ai fermé mon compte Facebook personnel début 2023 et ouvert un compte "sans ami" pour pouvoir participer à une poignée de groupes concernant des intérêts personnels, vendre ou donner des objets.
Je rêve parfois d'un retour à un internet plus ouvert, plus public. Je trouve vraiment dommage que des millions de discussions quotidiennes se fassent sur des plateformes commerciales et plus ou moins fermées, telles que Facebook ou Reddit. Ironiquement, je m'en plains régulièrement sur certains serveurs Discord que j'utilise au quotidien... J'aime cette idée de forums publics, indexés par les moteurs de recherche. L'utilisation de pseudos permet de libérer la parole. Alors, oui, il faut de la modération par des volontaires, qui ne sont pas payés par Facebook et compagnie. C'est un peu plus compliqué. Mais, au final, ça me paraît plus sain. Il y a probablement un plus grand sentiment d'appartenir à une communauté, aussi.
Donc je veux bien essayer d'écrire un peu plus souvent sur mon blog, mais je rêve aussi de lire plus souvent mes amis, ma famille, mes collègues et anciens collègues, et aussi tous ces inconnus passionnés qui ne cherchent pas nécessairement à "monétiser leur chaîne YouTube".
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