Wednesday, May 17, 2017

Confort et Bois / Centre Romand de la Literie / Idealit : notre mauvaise expérience

Résumé

Nous avons acheté un canapé pour notre nouvel appartement à Habitat-Jardin à Lausanne en 2014. Comme en témoignent les photos ci-dessous, le canapé livré n'est pas conforme à ce que nous avons vu à Habitat-Jardin. La manière un peu moins polie de dire les choses est qu'on nous a vendu de la camelote, très cher. Le magasin refuse de prendre ses responsabilités et de réparer correctement le canapé (le rembourrage a été changé deux fois, mais le résultat est toujours inacceptable).
Le canapé tel que nous l'avons vu à Habitat-Jardin (2015)
L'état de notre canapé après intervention de Confort et Bois / Centre Romand de la Literie (2016-2017)
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L'état de notre canapé après intervention de Confort et Bois / Centre Romand de la Literie (2016-2017)
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L'état de notre canapé après intervention de Confort et Bois / Centre Romand de la Literie (2016-2017)
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A plusieurs reprises, le vendeur nous a fait ce genre de recommandations, même après avoir vu les photos : "c'est un canapé qui est très moelleux dont [sic] il faut secouer les coussins comme un oreiller en plumes." Cette recommandation n'a aucun sens : le rembourrage est tout simplement complètement inadapté.

Nous n'avons plus la moindre nouvelle du vendeur depuis le 29 mars 2017, malgré plusieurs tentatives de contact par mail et par SMS.

Historique détaillé

Voici un historique détaillé de notre mésaventure :
  • 14 mars 2014 : achat du canapé à Habitat-Jardin à Lausanne, sur le stand du magasin Déco Maison ; nous payons un acompte (20% du prix total).
  • 7 juin 2014 : nous allons dans le magasin Déco Maison à Etoy pour choisir les tissus de notre canapé (et des coussins).
  • 6 octobre 2014 : date de livraison prévue du canapé ; à cause d'une entreprise générale et d'un architecte incompétents, nous ne pouvons pas prendre possession de notre appartement avant de nombreux mois ; la livraison est donc remise à plus tard.
  • 22 novembre 2014 : fermeture définitive du magasin Déco Maison ; notre canapé est stocké dans un garde-meuble ; ce stockage nous sera plus tard facturé.
  • 27 novembre 2014 : reprise de contact par téléphone avec Déco Maison ; j'apprends que le magasin a fermé ; je comprends mal ce que le vendeur m'explique (je pense en effet que le magasin a fait faillite !), mais suis rassuré par le fait que le vendeur me donne son numéro de téléphone mobile et me garantit que le canapé sera livré.
  • 16 février 2015 : nous avons enfin les clés de notre appartement ; le canapé est livré à notre appartement (non sans quelques dommages causés aux murs et aux plafonds dans la cage d'escalier, ainsi qu'à un mur de notre appartement) ; nous remarquons tout de suite que la méridienne du canapé est anormalement bombée.
  • Les mois suivants seront particulièrement durs pour nous à cause d'un conflit avec notre entreprise générale / architecte. Nous avons finalement peu de temps pour nous occuper des défauts de notre canapé (notre appartement n'étant pas terminé et plein de défauts).
  • 25 avril 2015 : je prends sérieusement le temps d'essayer de "débomber" la méridienne de notre canapé, en sortant le rembourrage, en le remettant dans le tissu, etc. Sans succès. Notre canapé a toujours un aspect très peu esthétique.
  • 27-29 mai 2015 : j'essaie plusieurs fois de rappeler le vendeur de Déco Maison que j'ai eu au téléphone en novembre 2014. Sans succès.
  • Le conflit avec notre entreprise générale / architecte empire. Nous avons très peu de temps pour penser à notre canapé.
  • 9 juillet 2015 : je tente à nouveau de téléphoner au vendeur de Déco Maison ; il me rappelle ; je suis rassuré, car il me propose de nous rappeler fin août (après les vacances) et m'assure que quelque chose serait fait pour réparer notre canapé.
  • 1er septembre 2015 : je téléphone au vendeur de Déco Maison ; il me demande de lui envoyer des photos du canapé par mail.
  • 3 septembre 2015 : je prends le temps de prendre plusieurs photos du canapé et les envoie par mail au vendeur de Déco Maison, qui travaille désormais pour le Centre Romand de la Literie à Morges.
  • 13 septembre 2015 : sans réponse, je relance le vendeur.
  • 15 septembre 2015 : 12 jours après mon premier mail, le vendeur me répond enfin ; il est en attente du fournisseur.
  • Les mois suivants (en octobre, décembre, janvier et février), je relance plusieurs fois le vendeur, qui m'explique parfois que mes mails arrivent dans ses spams.
  • 13 octobre 2015 : bonne nouvelle, le vendeur nous explique que le fournisseur accepte de remplacer le rembourrage défectueux de la méridienne.
  • 17 février 2016 : le nouveau rembourrage de la méridienne est enfin arrivé au magasin, plus de cinq mois après l'envoi par mail des photos de notre canapé défectueux.
  • 23 février 2016 : nous récupérons le nouveau rembourrage au Centre Romande de la Literie à Morges.
  • 27 février 2016 : je trouve enfin le temps de changer le rembourrage de la méridienne ; la situation est encore pire qu'avant ; le rembourrage est clairement trop épais ; je prends à nouveau des photos et les envoie au vendeur ; en attendant, je remets l'ancien rembourrage dans la méridienne.
  • 16 mai 2016 : plus de deux mois et demi après l'envoi des photos, sans nouvelle du vendeur, je lui écris un mail et lui accorde une dernière chance, en le menaçant d'écrire un article sur mon blog, etc. ; en réalité, je n'ai plus beaucoup d'espoir, mais je reçois une réponse a priori plutôt positive le lendemain (le vendeur propose de passer chez nous).
  • 19 mai 2016 : un spécialiste qu'on nous a recommandé vient examiner notre canapé et établit un devis pour une réparation ; c'est évidemment cher.
  • En mai et juin, des échanges plus ou moins infructueux ont lieu avec le vendeur (par mail et SMS). Comme d'habitude, le temps passe et rien ne se fait.
  • 21 juin 2016 : je passe une dizaine de minutes au téléphone avec le vendeur, qui semble coopératif et qui promet de chercher une solution.
  • En août, je relance plusieurs fois le vendeur, par mail et SMS, sans réponse.
  • 7 septembre 2016 : le vendeur nous contacte par mail ; l'assise de la méridienne va être renvoyée en Italie pour réparation.
  • En septembre, je relance plusieurs fois le vendeur, à nouveau par mail et par SMS. Comme d'habitude, je ne reçois aucune réponse.
  • 15 novembre 2016 : je relance le vendeur, qui me répond cette fois-ci que quelqu'un devrait venir chercher l'assise de la méridienne "début janvier" 2017.
  • 9 janvier 2017 : une société de transport (la même depuis le début) vient récupérer l'assise de la méridienne de notre canapé, ainsi que le rembourrage de remplacement. Nous passons plusieurs mois avec un canapé sans assise sur une bonne partie de sa surface.
  • 29 mars 2017 : la société de transport vient nous livrer une nouvelle (?) assise ; le rembourrage est toujours beaucoup trop épais ; le livreur lui-même trouve la situation complètement ridicule et téléphone directement au vendeur, lui demande de commander des assises complètement neuves, prend des photos et les envoie au vendeur.
  • Nous n'avons plus de nouvelles depuis, malgré quatre relances en mars, avril et mai.
  • 17 mai 2017 : je publie le présent article sur mon blog ; à 22h13, j'en informe le vendeur de Déco Maison / Centre Romand de la Literie par SMS ; littéralement deux minutes plus tard (un record absolu, bien entendu), à 22h15, celui-ci m'informe que "tous les coussins d'assises [sic]" sont "maintenant [...] en commande" ; je ne comprends pas à partir de cette réponse si les coussins d'assise ont été commandés fin mars, en avril, le 17 mai ou le lendemain, le 18 mai.
  • 29 septembre 2017 : comme il fallait y attendre, je n'ai plus jamais eu de nouvelles du vendeur de Déco Maison / Centre Romand de la Literie. Celui-ci ne répond pas à mes messages. Entre-temps, selon leur site web, "le centre Romand de la Literie a déménagé à Lausanne, sous l’enseigne Idealit Sàrl". Cette société est décidément difficile à suivre...
  • 18 décembre 2017 : une nouvelle commande est effectuée par notre contact.
  • 26 juin 2018 : tout le rembourrage de l'assise de notre canapé est remplacé ; le problème initial est toujours présent ; lors du changement du rembourrage, une partie du tissu du canapé a été endommagé.
  • 22 septembre 2018 : je relance notre contact, qui ne me répond pas, comme à son habitude. Trois ans et demi plus tard, la situation est encore pire qu'au début.
  • 18 mai 2019 : 11 mois plus tard (!), nous récupérons le tissu du canapé qui avait été endommagé par le livreur, avec un nouveau rembourrage, toujours aussi peu esthétique. Notre canapé a toujours l'apparence des photos ci-dessus. Le vendeur considère que "l'incident" est définitivement clos. Pour se faire pardonner, il nous offre deux oreillers, vendus 99 CHF dans leur magasin (et que l'on trouve pour 65 EUR sur des sites français). Nous n'en avons aucune utilité, mais j'imagine que je me dois de souligner ce geste, par souci de transparence.

Informations sur les sociétés

Le magasin auquel nous avons eu affaire en mars 2014 s'appelait Déco Maison. Ce magasin, situé à la rue de l’Industrie 12 à Etoy, a fermé ses portes le 22 novembre 2014. Voici l'état du site web du magasin lorsque nous avons commandé notre canapé : deco-maison.ch (via archive.org).

Le magasin Déco Maison appartenait à la société C.B. Confort et Bois Sàrl, qui est inscrite au registre du commerce du Valais depuis 2000.

Le gérant de cette société est également impliqué dans les sociétés suivantes :
Sept sociétés en tout, donc, dont six actives.

Les différents magasins Centre Romand de la Literie (Morges, Genève et Conthey) appartiennent à la société C.B. Confort et Bois Sàrl.

Conclusion

Nous avons l'impression que le vendeur auquel nous avons affaire depuis juillet 2015 a constamment cherché à gagner du temps et n'a jamais vraiment cherché à résoudre notre problème. A deux reprises, des pièces de rechange ont été commandées chez le fournisseur, mais ne sont clairement pas adaptées (aspect complètement difforme et mauvaise qualité). Le magasin refuse de prendre ses responsabilités et ne communique plus avec nous. Mise à jour (18 mai 2017) : suite à la publication de cet article, le vendeur a finalement répondu à mes SMS ; nous attendons, une fois de plus, une solution de sa part.

Morale de l'histoire :
  • évitez d'acheter quoi que ce soit dans un magasin dont vous ne connaissez pas la réputation ;
  • évitez de donner une somme d'argent importante à une société à responsabilité limitée (Sàrl), à moins d'en connaître la réputation (voir point précédent) ; l'expression "responsabilité limitée" prend parfois une dimension inattendue et, malheureusement, décevante ;
  • de manière générale, évitez d'acheter un meuble avant d'avoir un endroit où le faire livrer.
Mise à jour (29 septembre 2017). Mise à jour de l'historique. Le problème n'est toujours pas réglé.

Mise à jour (26 septembre 2018). Idem

Mise à jour (16 juin 2019). Idem

Sunday, May 14, 2017

Just asking questions

Quel est le point commun entre Charles Murray, auteur de The Bell Curve, et Scott Adams, auteur de Dilbert ? Involontairement ou non, ils ont provoqué, et provoquent encore, la controverse.

Je ne connaissais pas Charles Murray avant cette semaine. J'avais vaguement entendu parler de son livre, The Bell Curve, mais n'y avais jamais vraiment prêté attention. Puis j'ai eu l'occasion d'entendre son point de vue grâce au podcast de Sam Harris, dans un épisode intitulé Forbidden Knowledge. Conclusion personnelle : Charles Murray ne mérite certainement pas toutes les critiques qu'il a dû subir, mais je ne trouve pas convaincante son explication quant à la nécessité de présenter les différences de QI entre différents groupes de population (et, en particulier, entre les blancs et les noirs, qui est le point qui a provoqué le plus de réactions négatives). Il s'agit néanmoins de quelqu'un qui ne paraît pas raciste et qui semble agir par intérêt académique pour une question sensible, taboue. Un intérêt peut-être un peu naïf, mais pas mal intentionné.

Le cas de Scott Adams est également compliqué, mais pour d'autres raisons. Le strip Dilbert du jour semble mettre en doute les conséquences négatives du réchauffement climatique. Mais Dilbert est un webcomic. Adams est connu pour son humour, plus ou moins drôle. Faut-il prendre sa critique au pied de la lettre ? Ce qui est certain, c'est qu'Adams n'en est pas à son premier coup d'essai. Selon RationalWiki, il s'est déjà attaqué à la Shoah, à la théorie de l'évolution, au féminisme, etc.

J'appréciais Adams un peu plus il y a 5-10 ans qu'aujourd'hui. Son obsession récente (2015) pour Donald Trump a largement participé à me désintéresser de ses écrits. Il ressemble de plus en plus au cliché que certains cherchent à lui coller : celui d'un riche blanc qui, avec l'âge, adopte des positions politiques de plus en plus conservatrices. La conclusion de RationalWiki ("His blog, which is currently a fascinating study of a man going insane [...]") me semble toutefois simpliste et infantile. Je pense qu'au fond de lui, Adams est toujours motivé par un esprit certes enfantin, mais surtout provocateur, et parfois paresseux.

Je ne trouve plus sa démarche aussi intéressante qu'auparavant, mais, sur le fond, je pense qu'il est nécessaire de tout questionner : le féminisme, le végétarisme, le réchauffement climatique, les idées politiquement correctes et, oui - pourquoi pas ? - l'Holocauste (à ce sujet, je suis plutôt de l'avis que la négation de la Shoah ne devrait pas être illégale, mais tournée en ridicule comme il se doit). Pour en revenir à Scott Adams, je pense que sa démarche est surtout affaiblie par ce que je perçois comme de la paresse. Il appelle souvent ses lecteurs à avoir une approche nuancée par rapport à ce qu'il écrit, mais, en même temps, il ne semble pas toujours suffisamment se renseigner sur les questions qu'il pense légitimement poser. Le cas du nombre de morts causés par la Shoah est frappant, par exemple. C'est une question intéressante, mais, avant de la poser, il semble impératif de se renseigner un tout petit peu, vu la sensibilité du sujet (que nul ne peut prétendre ignorer).

RationalWiki propose un concept pour cette manière un peu naïve et irresponsable d'aborder certains sujets : just asking questions (ou, plus vulgairement, JAQ-ing off).

C'est un concept qui s'applique plus à Scott Adams, qui cherche consciemment à provoquer, qu'à Charles Murray, dont la démarche semble intellectuellement plus honnête.

Je n'ai pas d'avis définitif sur la question, mais je pense que les démarches de personnes comme Murray ou Adams sont utiles (ou l'ont été, tout du moins) et, au final, je suis reconnaissant qu'elles subissent la controverse à la place d'autres personnes et participent, peut-être, à faire avancer un peu le débat.