Saturday, November 22, 2014

La burka est un vêtement comme les autres

"La burka est un vêtement comme les autres". Ce n'est pas mon opinion, mais celle, plutôt étonnante, de quelqu'un avec qui je débattais récemment sur Twitter. Il s'agit d'une personne de gauche, politiquement, donc a priori convaincue par la nécessité de se battre pour le droit des femmes. Comment en est-il alors arrivé à une telle conclusion ? Par provocation ? Possible, mais j'en doute. Non, à moins que quelque chose m'ait échappé, je pense que cette personne serait étonnée, voire choquée, si une femme habillée en burka venait s'asseoir à côté de lui dans un bar, en Suisse, mais, craignant qu'on le taxe de xénophobie ou d'intolérance, il s'est rangé à cette position logiquement indéfendable. Bel exemple de relativisme culturel...

Ce genre de discours est de plus en plus courant. Récemment, nous avons eu droit à un exemple très commenté, aux Etats-Unis, avec Sam Harris et Bill Maher, d'un côté, et Ben Affleck, essentiellement, de l'autre. Il était question de l'État islamique, en particulier, et de l'islam, en général. Ben Affleck, pourtant démocrate, a démontré son incapacité totale à tenir un discours calme, cohérent et nuancé sur la question. Son intervention a malgré tout été accueillie positivement par de nombreuses personnes.

Le problème est que dans le "monde occidental", la majeure partie du discours négatif à l'encontre de l'islam est tenu par des partis très conservateurs, typiquement les partis les plus à droite du spectre politique. En Suisse, c'est l'UDC et ses partisans qui tiennent à nous rappeler, régulièrement, que l'islam est un danger pour notre "culture judéo-chrétienne". L'initiative "Contre la construction de minarets" est un exemple de ce dont ce parti est capable. Or, aucune personne au centre ou à gauche du spectre politique ne tient à être assimilé à l'extrême-droite, ce qui est compréhensible, mais ce qui fausse aussi le débat.

Car l'islam doit être critiqué. En évitant les amalgames, les généralisations simplistes et le rejet, bien entendu. Concernant la burka, l'interdiction est ou n'est pas la solution, je ne le sais pas. Mais ça n'est pas en partant de l'idée absurde que la burka est anodine qu'un débat constructif aura lieu. Elevons le débat, même s'il est très complexe, même s'il se doit d'être subtil, mais ne succombons pas au politiquement correct, au relativisme culturel, à la tolérance à tout prix et à cet anti-intellectualisme qui semble tellement à la mode.

Tuesday, November 4, 2014

Vivre à l'hôtel et le minimalisme

Il y a quelques mois, je décrivais mon attrait pour le minimalisme (ou simplicité volontaire). Depuis plus d'une semaine maintenant, suite à un gros retard dans la construction de notre nouvel appartement, nous habitons dans une chambre d'hôtel (payée par notre architecte, mais j'y reviendrai). Aux dernières nouvelles, il apparaît que nous devrons y passer dix-neuf jours en tout cas. Avant cet épisode, nous avions déjà passé deux semaines chez nos parents. On peut donc dire que, malgré moi, je suis en train de vivre une expérience de minimalisme encore plus poussé que prévu. Une sorte de simplicité involontaire, en quelque sorte.

Ce qui me fait penser au minimalisme dans notre situation actuelle n'est pas tellement le fait de vivre dans un hôtel, dont les impacts écologiques ne sont, j'imagine, pas optimaux, mais plus le fait que nous vivons dans une seule pièce (le soir, essentiellement) avec plus de 90% de nos affaires stockées dans un garde-meuble et, cela, en dehors d'un contexte de vacances (nous travaillons tous les deux).

Parmi les principaux problèmes que nous rencontrons pour l'instant, il y a les repas du soir (manger au restaurant de l'hôtel chaque soir est un peu répétitif et nous n'avons pas toujours le temps ou l'énergie d'aller ailleurs après une journée de travail) et la lessive (mais nous avons pu trouver un arrangement avantageux avec la blanchisserie de l'hôtel).

Après un peu plus d'une semaine seulement, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives, mais je dois avouer que mes possessions, que je n'ai pas vues depuis plus de trois semaines maintenant, ne me manquent pas. Evidemment, les quelques objets que j'ai conservés avec moi durant cette aventure (laptop, smartphone, Kindle, etc.), ainsi que l'existence d'une connexion internet fiable dans notre hôtel, ne sont pas étrangers à ce constat plutôt positif !

Mise à jour (30 novembre 2014). Après cinq semaines d'hôtel (et ça n'est pas fini...), je peux confirmer que les repas du soir, ainsi que ceux du matin, sont devenus répétitifs. Le phénomène est amplifié par le fait que je suis végétarien et que le restaurant de l'hôtel propose peu de plats sans viande ni poisson ou qui peuvent facilement être adaptés. Les produits végétaliens auxquels je suis habitué (lait de soja, yaourt de soja, Vegusto, etc.) me manquent également un peu (pas de frigo pour les conserver dans la chambre). Il nous est arrivé à une ou deux occasions d'avoir besoin d'un objet personnel stocké au garde-meuble, mais rien de dramatique pour l'instant.