Friday, October 16, 2015

LASIK : 10 ans après

Je me suis fais opérer des yeux, au LASIK, la technique la plus fréquemment employée dans le domaine de la chirurgie de l'oeil au laser, le 11 octobre 2005 à 12h45, après environ une année de réflexion. Sans entrer dans les détails, l'opération en elle-même n'a duré qu'un quart d'heure, mais je suis resté presque quatre heures dans la clinique où elle a eu lieu, à Lausanne, en comptant l'attente avant et après l'opération.

L'intervention n'a pas duré longtemps, donc, mais a été relativement désagréable. Mes yeux ont été anesthésiés localement à l'aide de gouttes. Les pires moments ont ensuite été la cécité temporaire lors de la découpe du capot (microkératome), puis l'odeur de cornée brûlée lors de l'utilisation du laser. Je crois que je n'ai pas besoin d'en dire plus...

Après 30-60 minutes de récupération, je suis rentré chez moi, accompagné, bien entendu. J'avais dû oublier mes lunettes de soleil, car je me souviens que la lumière du jour m'a été particulièrement désagréable (pupilles encore dilatées).

En tout, j'ai pris congé durant trois jours et ai recommencé à travailler le quatrième jour. Durant cette période initiale, la nuit, j'ai dû porter des coques en plastique pour empêcher un contact trop important entre mon oreiller et mes yeux. Comme je dors sur le ventre et non sur le dos, ces coques m'ont empêché de bien dormir. Ces premiers jours ont donc été relativement éprouvants, malgré le retour d'une vision plus ou moins normale dès le premier soir.

Je n'avais pas fait énormément de recherche avant l'opération. Pour le choix du chirurgien, j'ai suivi le conseil de mon ophtalmologue. Je me suis renseigné sur les équipements utilisés (modèles des microkératome et laser). Et, surtout, j'ai passé beaucoup de temps à lire les histoires d'horreurs qui foisonnent sur internet. Il faut dire que le LASIK est une technique très utilisée. Probablement trop. Comme tous les actes chirurgicaux, il y a des risques. Et plus il y a de personnes opérées, plus il y a d'échecs, de complications, d'effets secondaires et, donc, de témoignages effrayants.

Si je devais donner quelques conseils à quelqu'un qui hésiterait aujourd'hui à se faire opérer, je dirais que si, dans le domaine du LASIK, la technologie est presque plus importante que le chirurgien, il ne faut pas négliger l'importance de ce dernier. De nos jours, en 2015, s'il n'existe pas (encore) de TripAdvisor de la médecine, il existe de nombreux forums où il est possible d'obtenir des recommandations de chirurgiens.

Il est également important de vérifier qu'une opération est possible sans risques. Je ne me souviens plus exactement quels éléments doivent être contrôlés, mais je sais qu'il y a des contre-indications au LASIK. Celles-ci ne doivent pas être prises à la légère. J'imagine qu'une partie des opérations ratées sont causées par des chirurgiens plus intéressés par l'argent que par le confort des patients.

Il ne coûte rien de demander une description exacte de l'équipement utilisé par le chirurgien (fabriquant, modèle, année, etc.). Si ces informations sont données facilement par le chirurgien ou la clinique, j'imagine que c'est plutôt bon signe.

Je n'ai pas d'avis tranché sur la question de savoir si c'est une bonne idée de voyager pour se faire opérer dans des pays moins chers. A priori, je répondrais plutôt par la négative (que faire en cas de complications, par exemple ?), mais j'imagine qu'il doit y avoir des cliniques sérieuses un peu partout.

Enfin, si c'était à refaire, je me ferais opérer à nouveau aujourd'hui, sans trop hésiter. En fait, je serais probablement plus motivé à le faire aujourd'hui qu'en 2005, comme il s'agit d'un acte chirurgical qui dépend beaucoup de la technologie employée. J'imagine donc que les équipements utilisés en 2015 sont en moyenne plus perfectionnés et plus sûrs qu'il y a dix ans.

Wednesday, October 7, 2015

Smart democracy

En Suisse, la démocratie directe est à la fois un avantage et un désavantage. Elle est un avantage en ce sens qu'elle donne un pouvoir plus grand au peuple, qui peut ainsi s'exprimer et avoir une influence plus importante sur son avenir. Elle est également un désavantage, car elle permet aux craintes, aux opinions trop vite forgées et aux préjugés d'avoir voix au chapitre, alors que cela serait probablement moins le cas dans une démocratie purement représentative - pour un exemple flagrant de cette problématique, voir l'initiative populaire "Contre l'immigration de masse" du 9 février 2014.

Cela étant dit, même en démocratie directe, le peuple choisit aussi ses représentants. Pour le Parlement suisse, cette élection a lieu une fois chaque quatre ans.

Personnellement, je trouve cet exercice plus difficile que celui des votations, où il s'agit de donner son avis - un "oui" ou un "non", somme toute - concernant des initiatives populaires ou des référendums. En cas de votations, il faut donc se renseigner, discuter avec des gens, lire des articles, écouter ou regarder des émissions de radio/télévision, etc. C'est du travail, mais il est raisonnablement facile d'arriver à une conclusion en examinant les arguments exposés par les différents camps.

Pour l'élection du Conseil national, se renseigner sur tous les candidats est une tâche quasi impossible. Rien que pour le canton de Vaud, il y a plus de 300 candidats. Si l'on vote pour un parti, la tâche est plus facile - pour Vaud, il n'y a alors "plus que" 23 partis parmi lesquels il est possible de faire son choix. Mais pour les gens comme moi, qui n'ont jamais réussi à trouver quel parti leur convient le mieux ou qui pensent que le concept de parti a ses limites, le problème reste presque entier.

Heureusement, depuis 2003, il existe un site permettant de faciliter la découverte de candidats partageant ses opinions politiques : Smartvote. Cette plateforme de recommandation permet de lister les candidats ou les partis par ordre d'affinité politique, en se basant sur un questionnaire.

Dans la pratique, il existe deux versions du questionnaire : un court (30 questions), permettant d'obtenir plus rapidement une recommandation, et un long (75 questions), permettant une recommandation plus précise. Pour ma part et comme les dernières fois, j'ai opté pour le questionnaire le plus long.

Les questions sont regroupés en treize groupes, qui couvrent une bonne partie du spectre des thèmes politiques :
  1. Etat social et famille  
  2. Santé publique   
  3. Formation et recherche  
  4. Migration et intégration  
  5. Société et éthique  
  6. Finances et impôts   
  7. Economie et travail   
  8. Energie   
  9. Environnement et transports 
  10. Institutions  
  11. Justice et sécurité
  12. Relations extérieures
  13. Dépenses de la Confédération
Une fois les réponses données, ce questionnaire correspond alors à une sorte de vision du monde, ciblant bien entendu plus des thématiques politiques que des sujets philosophiques pointus. Loin de se contenter d'aspects superficiels, Smartvote aborde tout de même des questions de société / éthiques, telles que l'adoption par les couples homosexuels ou l'euthanasie active.

Il est possible de visualiser un résumé de ses positions, sous forme de smartspider :


Mais l'une des fonctionnalités que j'apprécie tout particulièrement est le concept de smartmap, qui permet de se positionner sur un axe gauche-droite et conservateur-libéral, en visualisant également la position des candidats :


Cela me permet par exemple de réaliser qu'avec le temps, je me déplace de plus en plus vers la gauche. Il y a huit ans, en 2007, je me trouvais nettement plus proche du centre de l'axe gauche-droite :


Quant aux partis, voici mes recommandations personnalisées :
  1. PS - Jeunesse Socialiste Vaudoise (73.2%)
  2. PS - Parti socialiste vaudois (70.7%)
  3. POP - solidaritéS (69.0%)
  4. Jeunes Vert-e-s Vaudois-e-s (66.3%)  
  5. Les Verts. Mouvement écologiste vaudois (64.9%)
  6. Parti Pirate vaudois (64.2%)
  7. ...

Comme je l'ai dit plus haut, j'ai de la peine à m'identifier à un parti politique, mais ceux qui arrivent en tête de mes recommandations sont globalement les mêmes que les années précédentes. Autant que je me souvienne, depuis 2003, Smartvote a toujours suggéré que j'étais relativement proche du Parti socialiste et des Verts.

Maintenant, que faire de ces recommandations, dans la pratique ?

Il s'agit d'abord de noter que tous les candidats ne participent pas à Smartvote. On parle ici d'une minorité - 11% des candidats au Conseil des Etats -, mais il y a des exceptions notables - Jacques Neirynck, en particulier. Je ne sais pas exactement ce qui motive ces absents, mais c'est pour moi une position éliminatoire.

En effet, je pense que dans une démocratie, il s'agit d'exprimer ses idées par tous les moyens possibles. J'apprécie qu'un politicien utilise un blog ou Twitter, par exemple, pour résumer ses positions, communiquer et débattre. Dans ce contexte, ne pas être présent sur Smartvote, c'est un peu refuser les règles du jeu de la démocratie.

Enfin, j'imagine qu'il n'est pas forcément raisonnable de voter "aveuglément" pour les candidats qui partagent le plus mes idées. Ceux-ci n'ont pas forcément l'expérience ou le profil nécessaires pour mener une carrière politique efficace et défendre au mieux "mes" idées. On en revient finalement au concept de vote utile.

Cette année, je décide malgré tout de suivre strictement les recommandations de Smartvote, partant du principe que mon vote ne sera jamais totalement inutile. On ne sait jamais : il pourrait faire pencher la balance et pousser un jeune candidat à persister plutôt qu'à abandonner son engagement politique.