Saturday, December 28, 2019

Lire plus de fiction

Je me faisais la remarque, récemment, en regardant la liste des livres que j'ai lus en 2019, que je ne lis pas énormément de fiction. C'est pourtant quelque chose que j'aimerais faire plus, mais, naturellement, j'ai plutôt tendance à lire des essais ou des ouvrages de vulgarisation.

Je réalise progressivement que cette tendance est due à l'idée, peut-être inconsciente, que la littérature non fictionnelle cache une promesse, celle de permettre au lecteur d'apprendre quelque chose, de découvrir de nouvelles idées et, au final, de devenir une personne un peu meilleure. C'est particulièrement flagrant avec les livres de développement personnel (self-help, en anglais), mais il me semble que cette promesse est presque toujours là, implicitement, qu'il s'agisse d'un ouvrage de psychologie, de philosophie ou d'une biographie. Voire d'un livre de recettes de cuisine.

Du coup, il y a presque quelque chose de l'ordre de l'addiction. Et si ce livre-là, le prochain que je vais lire, me permettait de développer ma compassion envers les autres ? Ou d'améliorer ma santé ? Ou de devenir un meilleur ingénieur ? Un meilleur père ?

Je m'étais donné comme but il y a plusieurs années de lire en tout cas un "classique" chaque année (quelle que soit la définition que l'on donne à ce mot). Il y a quelques temps, j'ai à nouveau réalisé avec frustration que c'est beaucoup trop peu. J'ai vraiment envie d'être plus ambitieux.

Le problème, c'est que les classiques sont souvent longs à lire. La plupart des livres que je lis font peut-être 150-300 pages, rarement plus. Les classiques peuvent en faire 900 ou 1000, facilement.

Un autre problème, c'est que les livres non fictionnels peuvent être résumés. Et j'aurais tendance à dire qu'ils peuvent souvent l'être sans grande perte. Je n'ai pour l'instant lu qu'un seul résumé de livre (Summary: The 4-Hour Body, un résumé de The 4-Hour Body de Tim Ferriss), mais je pourrais être tenté d'utiliser un service tel que Blinkist à l'avenir. Pour un livre de fiction, au contraire, lire un résumé au lieu de l'oeuvre complète n'a aucun sens.

Pour les films, j'arrive pour l'instant facilement à regarder 2-3 "classiques" par mois, donc 25-30 par année. En dix ans, j'arriverai donc à regarder un nombre raisonnable de ces films. Disons 200-300 environ. C'est déjà pas mal.

Pour les livres, comme dit, c'est beaucoup plus problématique, mais j'ai tout de même envie de faire un effort. Concrètement, je vais viser dans un premier temps les classiques qui se trouvent au moins sur plusieurs listes de livres considérés comme des classiques.

Mais quelles listes ?

Rapidement, j'en trouve plusieurs :
Littérature française, point de vue français, vingtième siècle : ces listes sont quelque peu biaisées. Si l'on va voir du côté de Goodreads, c'est le biais anglo-saxon qui ressort, cette fois-ci. C'est un phénomène qu'on retrouve beaucoup moins quand on regarde des listes similaires pour les films.

En dehors de la liste établie par le Cercle norvégien du livre, il semblerait donc qu'il faille "choisir son camp". Etant de langue maternelle française, je favoriserais donc plutôt un point de vue francophone. Par contre, il me paraît inutilement contraignant de s'en tenir à la littérature du vingtième siècle, aussi riche soit-elle.

Et puisqu'on parle de langue : en dehors du français et de l'anglais, je devrai me contenter de traductions. Même pour l'allemand, que j'ai pourtant étudié durant des années. Or, une bonne traduction, c'est chose plutôt rare, si j'en crois les arguments convaincants de Milan Kundera. Il faudra donc que j'accorde une attention toute particulière à ce point.

Pour ce qui est de la longueur des livres et pour ne pas me décourager en enchaînant des pavés, il me semble sain d'alterner des livres plutôt longs et des livres plutôt courts. Le site Reading Length donne des approximations pour ce qui est du nombre de mots et du temps de lecture d'un livre. Pour les films, c'est un critère que je n'ai pas besoin de prendre en compte, puisque la plupart des films durent entre 90 et 180 minutes, rarement plus.

Voilà pour la théorie. On verra ce que ça donne en pratique !

Saturday, December 14, 2019

Getting Things Done (GTD) : point 2019

Il y a un peu plus de quatre ans, j'ai écrit un article sur mon système GTD. Très peu de choses ont changé depuis. J'utilise toujours les mêmes outils (Google Drive, Google Calendar, Gmail), la même structure de documents et le même processus.

Je suis toujours aussi convaincu par GTD. L'une des idées principales de cette méthode est qu'il est primordial de se vider la tête, régulièrement, de manière systématique, et d'organiser toutes ces idées, toutes ces tâches, sous forme de listes. Cela paraît intuitif et, lorsque les gens se sentent submergés, confus, nombre d'entre eux ont le réflexe de mettre par écrit leurs idées, mais peu ont une véritable méthode pour les organiser par la suite. Souvent, ces idées terminent par conséquent sur des feuilles ou des Post-it, qui s'entassent sur un bureau, sans jamais être véritablement traitées ou suivies. J'en ai été témoin personnellement, à de maintes reprises.

L'intérêt d'une liste de prochaines actions ou de tâches, psychologiquement, est qu'il suffit ensuite de parcourir cette liste, de choisir une tâche et de "machinalement" l'effectuer. Evidemment, il faut toujours du temps, de l'énergie et de la motivation, mais il y a définitivement un côté automatique à ce processus. Un obstacle psychologique en moins.

En novembre 2013, j'ai commencé à faire une planification de mes projets/tâches semaine par semaine. Petit à petit, je me suis retrouvé à planifier mes tâches pour chaque jour de la semaine, chaque dimanche. Comme expliqué dans mon article de 2015, je trouvais que c'était une granularité intéressante. Moins d'une semaine avant, je connais en principe mon agenda et, donc, le temps libre que j'ai à disposition. Si un imprévu surgit, cela "bouleverse" peut-être un jour dans la semaine, au grand maximum deux ou trois jours. En général, cela me permet d'équilibrer ma semaine.

Mais cet outil, mon planning hebdomadaire, est progressivement devenu trop contraignant. J'ai perdu toute spontanéité. Le côté automatique/robotique a pris le dessus. En mai 2019, j'ai ressenti le besoin de laisser tomber ma planification journalière, qui était devenue source de stress.

Depuis, je fais toujours une to-do list hebdomadaire, mais je ne décide pas précisément de l'organisation de mes journées. Je dresse une liste générale des tâches que je souhaite réaliser dans la semaine, ce qui me permet, chaque jour, de choisir mes tâches en fonction de ma motivation, de mon énergie et de mon temps à disposition

Je conserve toutefois une checklist journalière pour les choses que je souhaite réaliser tous les jours (sport, méditation, lecture, etc.). Cette checklist reste pour moi plus une source de motivation que de stress. Tant que je ne la charge pas trop.

Je crois que la conclusion, c'est que mon système GTD doit constamment évoluer en fonction de mes besoins psychologiques, de mon rythme de vie. Je ne l'ai pas assez remis en question ces dernières années. Je vais tâcher d'être un peu plus attentif à ce point, d'exploiter les forces de GTD, sans tomber dans une forme de rigidité.