Je m'étais déjà exprimé sur le thème de la viande artificielle il y a deux ans et demi. Après avoir écouté l'interview de Uma Valeti par Sam Harris ("Meat Without Misery"), j'aimerais à nouveau résumer ma position sur le sujet en répondant brièvement à trois questions.
1) Suis-je en faveur du développement de la viande artificielle ?
Oui, définitivement. Comme je l'expliquais dans mon dernier article, il est à mon avis impossible de convaincre plus de sept milliards d'êtres humains de se passer de viande. C'est irréaliste. D'un point de vue éthique (donc si l'on cherche à diminuer au maximum la souffrance des êtres conscients), la viande artificielle semble être une bonne solution. La seule solution plausible, en fait.
2) Lorsqu'elle sera disponible, mangerai-je de la viande artificielle ?
Probablement pas, mais on ne sait jamais : il est difficile de prédire le futur. Depuis le temps que je suis végétarien, l'envie de manger de la viande m'a passé. C'est un goût que j'ai perdu. Et, si je ne suis pas attaché à des principes qui m'empêcheraient absolument de manger de la viande artificielle, la viande reste associée à des idées négatives, désagréables (la mort et la souffrance d'êtres conscients). Enfin, il ne faut pas oublier que le végétarisme m'a permis de découvrir de nombreux aliments que je n'avais pas l'habitude de manger auparavant. Je souhaite poursuivre sur ma lancée et continuer à encourager tous ces producteurs qui font des efforts pour proposer des produits végétariens et vegans de plus en plus variés et intéressants du point de vue du goût.
3) La viande artificielle est-elle une meilleure voie que le végétarisme/véganisme ?
Non. Malgré ma réponse à la première question, la viande artificielle reste un compromis. La moins mauvaise des solutions, en quelque sorte. Supprimer la souffrance animale sans qu'il y ait un véritable cheminement personnel chez le consommateur reste problématique. C'est un peu comme si l'on résolvait le problème de la pédophilie en fournissant des "enfants artificiels" (disons, des robots ou des poupées réalistes) aux pédophiles pour qu'ils puissent assouvir leurs pulsions. Oui, il s'agit d'une comparaison choquante, peut-être, et imparfaite, comme toutes les comparaisons. J'en suis conscient. Mais je crois qu'elle véhicule assez bien mon ressenti.
Bref, j'attends le développement de la viande artificielle avec une certaine impatience, accompagnée tout de même d'une légère résignation.
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